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Psychosomatique?


Il s’agit à l’aube de ce 21ème siècle d’apporter une vision de la Psychosomatique Intégrative telle qu’enseignée et pratiquée au sein de la Société de Psychosomatique Intégrative (SPI) par et à partir des travaux du Pr Jean Benjamin Stora.(1)


Un communiqué concernant une étude sur des patients atteints du Covid long a récemment été publié et a retenu toute notre attention. (6 )


Ce communiqué nous intéresse à double titre :
D’une part - comme nous vous en avons informé - parce que la SPI a démarré une étude sur ce même thème du Covid long et d’autre part parce que le terme « psychosomatique « a été évoqué à plusieurs reprises dans ce communiqué.


En ma qualité de Présidente de la SPI et au nom de mes collègues, je me réjouis d’accueillir cette ouverture vers notre discipline et je saisis l’opportunité qui nous est offerte d’apporter un éclairage en réponse à la question posée:


Psychosomatique ?


La Psychosomatique Intégrative, issue des travaux du Pr Jean Benjamin Stora créateur et développeur de cette discipline, part du postulat de l’existence d’un système psychique reliant représentations mentales, comportements et émotions, En énonçant un nouveau paradigme au contraire de celui d'Anaxagore qui clive l'esprit et le corps, à savoir : « l'être humain est une unité psychosomatique ».
Reprenons l’étymologie de psychosomatique : l’esprit et le soma.
L’esprit ou système psychique, le soma ou l’ensemble des cellules sexuelles et non sexuelles d'un être vivant. Psycho soma sont donc indissociables.


L'histoire des malades et l'histoire des maladies sont au fondement même de l'approche de la psychosomatique intégrative.


Tout commence par l'histoire des malades et de leurs maladies.


Un peu d’histoire, de sciences et de médecine .... pour éclairer notre approche


Une succession d’approches depuis Anaxagore (au IV° siècle avant J-C) en passant par S. Freud, F. Alexander (Ecole de Chicago),  Pierre Marty (Ecole de Paris) puis 
les approches neuro-psycho-physiologiques du Pr Jean Benjamin Stora.
https://www.spi-int.com/histoire-de-la-spi


Cette approche -scientifique – est aussi intégrative car elle s’appuie sur l’interrelation entre le développement du système psychique et l’ensemble des systèmes qui constituent le soma :
le système nerveux central,
le système nerveux autonome,
le génome et
le système immunitaire.
Cette discipline repose sur le paradigme suivant : l’être humain est une unité psychosomatique.

Une approche moderne et globale : le modèle alpha de la psyché, la médecine et les neurosciences qui va delà des variables biologiques. 

En conséquence, il n’y a pas de maladies psychosomatiques, toutes les maladies sont psychosomatiques en référence à la multi causalité comme facteur explicatif des processus de somatisation. (2)


Que la maladie commence au niveau neuronal, fonctionnel ou organique l’appareil psychique est toujours plus ou moins sollicité et en interrelation avec l’unité psychosomatique, y compris lorsque l’on pense que ce n’est qu’organique.


La part de la contribution de l’appareil psychique varie considérablement selon les composantes :
Génétique, l’histoire personnelle et individuelle, l’histoire des différentes maladies, les situations familiales, professionnelles auxquelles l’individu est confronté, la nature de l’environnement, l’origine et/ou l’influence culturelle.

Le travail d’investigation clinique va consister à établir la structuration de l’appareil psychique et ses éventuelles insuffisances tout comme celle d’un organe ou d’une fonction somatique, selon le principe des somatisations (2) dont la composante psychique s’étend depuis la vie intra-utérine jusqu’au stade génital.

Différentes étapes constituent l’approche du/de la Psychosomaticien (ne) intégratif (ive): 
La première consiste à évaluer le risque psychosomatique selon une méthode d’analyse (3) qui détermine les fragilités et carences du moi psychique et neuronal, les ressources à prendre en compte dans l’équilibre énergétique des êtres humains; et quelque soit sa formation première le psychosomaticien travaille toujours aux côtés de ses collègues médecins pour rétablir l’intégrité de l’unité psychosomatique.


Le principe de somatisation – a été défini par le Pr Jean Benjamin Stora à partir de ses travaux sur le stress (4) entrepris depuis 1980.
Nous sommes soumis chaque jour à des excitations sensorielles et mentales externes qui ont comme sources
- Soit un stress d’intensité mineure
- Soit un stress majeur de nature séquentielle ou permanente.


Les excitations endo psychiques sont un stress interne créant une exigence de travail à l’appareil psychique qui, s’il est débordé, se transmettent aux différents systèmes.
Le système nerveux central, dans son axe :
                                    hypothalamique hypophyso surrénalien

interprète les excitations afin d’assurer la survie de l’organisme.(5)

Pour rétablir l’homéostasie tous les systèmes de défense sont mobilisés.
Les désorganisations progressives indiquent la disparition des défenses psychiques parallèlement à l’abrasion des défenses du système immunitaire.


Les excitations transitent par les systèmes neuronaux en cas de défaillance du système psychique.

Les systèmes neuronaux traitent les excitations en activant les différents niveaux du vivant reliés à ce système.
On distingue 4 circuits neuronaux de transmission des excitations lorsque le système psychique est débordé et n’assure plus la régulation !


Nous ne sommes pas égaux face aux tensions de la vie quotidienne et aux traumatismes. La perception du stress dépend de nombreux facteurs internes et externes.


Nous nous construisons à partir des différentes étapes de vie qui déterminent nos forces et nos faiblesses résultant de nos expériences, de notre environnement, notre culture, les carences de notre enfance qui constituent les fragilités et carences du moi.


La perception d’une émotion relative à un phénomène particulier dépend de la subjectivité de la perception du phénomène en question. Ce qui détermine notre capacité à s’adapter ou pas.


Les découvertes des mécanismes biochimiques du stress révèlent que les réactions d’adaptation sont à la fois psychiques et somatiques.


Lors de l’examen clinique psychosomatique outre l’âge, la situation familiale, les antécédents et tout autre facteur à considérer, le psychosomaticien complète l’étude épistémologique avec les critères suivants :


• Les processus et mécanismes psychiques
• Les ressources dont disposent le patient
• La prévalence des comportements
• La capacité d’expression des affects
• Le risque somatique, le corps, organes et fonctions (paramètres biologiques /dossier médical)
• Le risque lié à l’environnement familial, social, professionnel et culturel

Ces composantes vont permettre :    
1. de définir une évaluation du risque psychosomatique dont l’échelle (de 1 à 5) varie d’un sujet stable atteint par un débordement passager, jusqu’à un risque élevé d’une unité désorganisée ;
2. de poser un diagnostic préalable ( selon la nosographie psychosomatique dynamique) indispensable à la mise en place éventuelle d’une thérapie psychosomatique .

Il s’agit de séances hebdomadaires d’une durée d’environ 45 minutes, face à face, au cours desquelles la parole et la relation avec le thérapeute seront privilégiées, ainsi que le renforcement des ressources internes.
La démarche est individuelle et ses effets ne peuvent être généralisés. La durée du traitement dépend de chacun, variant de 18 mois à 3 ans.


Voici résumé très sommairement l’approche de la Psychosomatique intégrative.


J’espère que cet article permettra à nombre de nos lecteurs un éclairage de la psychosomatique intégrative afin que ce terme soit actualisé à l’aube de ce 21ème siècle, pour une approche de la médecine au service des malades et non uniquement des maladies.

                                                                                                                                                  Elisabeth Jouan

                                                                                                                                                 Présidente de la SPI

Le 25 août 2021                                                                                                   

(1) Jean Benjamin Stora, psychanalyste et psychosomaticien (IPSO), est doyen honoraire de la faculté de HEC. Président de l’Institut de psychosomatique Pierre-Marty de 1989 à 1992 et de la Société française de médecine psychosomatique de 2000 à 2002, il a créé la consultation de psychosomatique de 1993 à 2015 au CHU La Pitié-Salpêtrière. Président d’Honneur de la SPI
Il a effectué de très nombreuses recherches sur le stress professionnel et des recherches cliniques. Il est l’actuel directeur de l’Institut de la Société de psychosomatique intégrative.
Il est le créateur de la discipline scientifique de Psychosomatique intégrative


(2) Pr J.B.Stora Faculté de médecine de la Pitié-Salpétrière : D.U. de Psychosomatique Intégrative 2006-
2015 et IPSI de 2015 à ce jour . Le Principe des somatisations – Modèle de J.B.Stora
« Cours de Psychosomatique, théorie et clinique» Faculté de Médecine de la Pitié Salpétrière et Institut de Psychosomatique intégrative de 1993 à ce jour, Pr. Jean Benjamin Stora. Cours non publié.


(3) Revue numéro 3 téléchargeable https://www.spi-int.com/revues et deux récents ouvrages :
Stora, J.B., (2019) « 15 cas de Thérapies Psychosomatiques, soigner des malades, non simplement leurs maladies » Editions Hermann, Paris.
Stora, J.B. (2013) "La Nouvelle Approche Psychosomatique, 9 cas cliniques", MJW- Féditions, Paris.


(4) Stora, J.B.,( 1991/2010), Le stress, Presses Universitaires de France, collection "Que sais-je ?" n° 2575, Paris,1991; 10ème édition, 2019; éditions en espagnol, portugais, turc, arabe, roumain, grec, italien.
Stora, J.B. (2007) « When the body displaces the mind, stress, trauma and somatic disease, (foreword by Mark Solms), London: Karnac Books Ltd.
Congrès et Colloques :
Stora, J.B. (1999) « Stress, psychopathologie et dépendance, quelle philosophie du management au XXI° siècle ? », Congrès de l’Institut Psychanalyse et Management, Lyon, Juin 1999.
Stora, J.B. (1999) « Conséquences psychosomatiques du stress traumatique, stress, traumatismes et maladies somatiques », Congrès international de psychiatrie et du système nerveux central, Cité des Sciences et de l’Industrie, Paris, recueil d’abstracts


 (5) Mise en œuvre des mécanismes bio chimiques du stress , tableau P.75 et suivantes, (9ème édition) Stora, J.B.,( 1991/2010), Le stress, Presses Universitaires de France, collection "Que sais-je ?"

Retrouver toutes les informations sur notre site https://www.spi-int.com

Ainsi que la bibliographie sur la page https://www.spi-int.com/bibliographie
  
(6) Extrait du communiqué de recherche :
Professeure Dominique Salmon-Céron, Hotel Dieu, ETUDE COVID long Dr Marc Gielen @_MarcGielen_
l'hôpital Hôtel-Dieu à Paris a mené une étude sur 70 de ces patients. Et les soignants ont notamment pu dresser le portrait robot des "Covid longs" : ce sont généralement des jeunes, essentiellement des femmes ( psychosomatiques ???) qui ont contracté une forme bénigne du virus, sans passage à l'hôpital donc.
( mais dans quelle situation psychologique sont-ils ou
elles ? Quel désarroi matériel ? Quel type d’activité professionnelle ?) (alors quel traitement à la maison ? Prescrit par qui ? Ou traitement sans prescription ?).
Mais des mois après leur infection, ils continuent de subir trois types de symptômes
( psychosomatiques ???)
"D'abord une fatigue souvent terrassante, qui les a parfois obligés à interrompre à nouveau leur travail alors qu'ils l'avaient repris", indique au micro d'Europe 1 la professeure Dominique Salmon-Céron, qui a coordonné l'étude. "Ensuite, on a les signes neurologiques de troubles de concentration, de mémoire, des maux de tête aussi ( typiques de dépression ou de stress chronique) Enfin, on a des signes cardiothoraciques, c'est-à-dire de la toux, des douleurs, des variations du rythme cardiaque". Des symptômes auxquels s'ajoutent parfois une perte à nouveau de l'odorat, des troubles digestifs ou des problèmes de peau ( typiques psychosomatiques).
De leur côté, certains "Covid longs" n'ont pas attendu pour se regrouper. C'est ainsi qu'est née en octobre dernier l'association "AprèsJ20 Covid-long en France", une association qui vise à fédérer et à mieux informer les malades et leurs proches sur cette forme longue du coronavirus. L'association travaille également à la mise en place d'un parcours multidisciplinaire.
 


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